Intra-Extra muros

La guerre de Paris, la bataille du Grand Paris, c'est aussi et surtout une question de transports.
Ramener le transport à un acte artistique, voir esthétique, voici le but ici de cette série de photos. Les modes de transports qui composent la région francilienne sont bien loin de répondre aux attentes des usagers, à leur impatience et à leur besoin de confort.
Organisés en étoile, ces transports sont loin de faciliter la vie de ces usagers, centrés sur Paris alors que l'emploi et le logement sont bien souvent ailleurs que dans la ville centre. Ces transports : matériel roulant , gares d'attente demeurent des endroits à part entière de la vie des franciliens. Certains y passent plus de deux heures par jour, certains dans des cas de pauvreté y vivent, certains les fréquentent très tôt, ou très tard. Ces lieux atypiques, "communs" car souvent utilisés de tous ou presque utilisables par tous, restent des endroits forts pour notre société, des places de rencontres et d'échanges importants.

En ces temps durs d'opportunisme quotidien, un petit rappel historique, quelques marques et traces du célèbre Guy Moquet font rapidement comprendre l'intérêt porté par notre président à ce nom. Il est présent partout : sous forme de rues ou de places, par des plaques commémoratives, et surtout dans ces banlieues proches de Paris. Jouer sur les mots, utiliser des sons connus pour attirer le regard, cela semble marcher, mais jusqu'à quand ? Il faudra bien ouvrir les yeux sur la triste réalité actuelle.

A ce jour, je propose les rubriques suivantes :
- les circuits effectués composés de photos, ils pourront être agrémentés au fur et à mesure de nouvelles ballades, d'informations récupérées sur des monuments photographiés,
- une collection de signes communaux, gardant des traces de ce marketing communal des anciens jours à nos beaux jours,
- enfin une compilation des plus beaux arbres ou espéce verte rencontrés sur les parcours qui montrent qu'ils sont présents, surement à préserver et encore plus surement à développer.

La disparition de l'Etat, et l'apparition des nouveaux rôles des collectivités semblent avoir eu pour effet de développer le "marketing de collectivités". L'élection et la réélection étant un point fort d'un mandat politique, il faut que les électeurs sachent et voyent la réalisation concrète des élus. Les Départements ont énormément développer de chartes de communication pour se démarquer souvent d'un Etat en retrait ou de Régions aussi aux nouvelles compétences.
Dans la périphérie de Paris, les signes communaux sont très présents : les plaques des rues sont souvent marqués du signe ou du nom de la commune, les panneaux, les banderolles, les affiches rappelent ce que le Maire et ses services font pour ses citoyens. Dans un contexte si serré, si dense, ou passer d'une ville à l'autre est parfois inaudible, invisible, indetectable, le rappel et la matraquage des domanialités est alors une nécessité.
On pourra peut-être à force de récolter ces signes, prévoir le Prix de la Ville de la Communication, ou le Prix de la Ville Design, ... beaucoup de possibilités. Et pourquoi pas encore des sondages.

Considérant que j'habite dans un arrondissement périphérique parisien, sur la limite mouvante entre les arrondissements chics et les arrondissements populaires, là où vivent de nombreux bobos, m'intéresser à la périphérie plus extrême, celle qui est en dehors du périph' ne semblait pas absurde. Surtout que celle-ci vit des enjeux urbains chaque jour entre les voies express reliant Paris aux restes de la France, les usines nécessaires au bon fonctionnement du centre, les zones résidentielles pour accueillir les hommes fatigués de leur semaine menée à nourrir et faire grandir le monstre pouvant remettre en question leur fragile stabilité.
Le but serait de prévoir chaque semaine, autant que de possible, une boucle au départ d'une station de métro parisien pour en rejoindre une autre après avoir visiter à pied cet "au-delà" périphérique. A la manière des touristes, visiter ces bribes de ville, ces organisations urbaines figées, en mouvement, jeunes ou vieilles, en rapporter des traces d'histoire, des traces esthétiques, des éléments ou des preuves de leurs destins.